UPOSSIBLE

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Les origines
Upossible est un projet qui allie escalade, vélo et engagement écologique. Tout a commencé lorsqu'Eline Le Menestrel a découvert le vélo et réalisé que c'était un moyen de transport agréable et efficace. Jusqu’alors, les transports représentaient la plus grande part de son empreinte écologique et elle cherchait des moyens de la réduire. Après avoir partagé quelques idées d'aventures Bike & Climb avec Simon Kreutz, le concept a mûri et s'est développé davantage. Nous voulions non seulement faire de l'escalade à vélo nous-mêmes, mais aussi inspirer d'autres grimpeurs et athlètes de plein air à le faire. Ce souhait est né d'une expérience de pensée lorsque nous étions coincés dans un embouteillage sur le chemin d'une zone d'escalade:

Et s’il y avait plus de vélos que de voitures en montagne?

Cela pose la question du temps : comment rendre accessible cette démarche durable aux personnes qui travaillent de 8h à 17h et qui souhaitent néanmoins faire du sport dans la nature? Nous avons décidé de visiter quatre grandes villes européennes et de faire du vélo depuis les centres-villes jusqu'aux zones d'escalade les plus attractives de la région. Notre voyage devait être divisé en quatre étapes, chacune s'étalant sur un long week-end. Nous voulions ainsi montrer comment vivre la nature de manière durable malgré les contraintes de temps d'un travail à temps plein et partager nos expériences. Soudain, Upossible était bien plus qu’une simple aventure partagée entre Simon et Eline. C'est devenu le point de rencontre entre ce que nous aimons le plus - l'escalade et le cyclisme - et ce dont nous pensons que le monde a besoin : de l'inspiration et des connaissances pratiques pour une relation durable avec la nature. Upossible est désormais une plateforme qui rassemble une communauté de personnes souhaitant pratiquer des sports outdoor de manière durable. De l’idée initiale à ce que nous avons réellement construit, l’accent est passé de la performance à l’engagement environnemental. L'objectif d'Upossible est la réflexion sur la performance sportive et ses effets.

Le voyage 2023
Lors de la sélection des villes et des zones d'escalade, nous avons choisi les grandes villes d'au moins un million d'habitants. Il était important pour nous de prendre en compte toutes les circonstances et de ne pas seulement choisir des villes proches des montagnes. Nous avons donc décidé de relier Bruxelles et Frey à vélo, Luxembourg et Berdorf (nous voulions en fait aller à Birmingham mais avons eu un problème avec les billets de train Eurostar), Vienne et Hohe Wand, Naples et Palinuro. Chaque étape durait 4 à 5 jours, nous les faisions toutes d'affilée et relions toutes les villes en train. Au final, nous avons parcouru 35 jours sur la route, visité 5 zones d'escalade, parcouru 880 km à vélo dans 6 pays différents et parcouru 4 515 km en train. Quelle aventure! Voici quelques points forts du voyage:

1) Arrivée à Berdorf en vélo
Nous arrivons à Berdorf, un petit village luxembourgeois dont nous n'aurions jamais entendu parler sans ses belles falaises de grès. C'est le week-end de Pâques, le camping est plein, on voit beaucoup de mobil-homes. Ils ont l'air énormes. Notre seul équipement sont nos deux vélos, chacun chargé de quatre sacoches à vélo. L'espace qui nous est attribué semble immense une fois notre petite tente pour deux personnes installée. Quand je vois le contraste, je souris. Je ne voudrais pas échanger notre tente contre l'un de leurs camping-cars confortables. Même quand il pleut, même quand on campe à moitié dans la boue, je me sens légère et libre.

En nous y rendant à vélo, nous avons eu le temps de ressentir le paysage qui nous entourait, de s'imprégner de ses odeurs, de ses couleurs, de ses collines, de ses vues et de ses petites merveilles jusqu'à ce que nous en fassions partie. Nous avons tout ce dont nous avons besoin avec nous et nous nous sentons toujours légers et indépendants. À ce moment-là, je réalise que notre concept fonctionne, que la mobilité durable est possible. J'en ai la preuve parce que je la vis. C’est là le pouvoir de l’expérience : quand on a vécu un changement, une façon différente de faire les choses, alors on sait qu’un autre monde est possible. L’utopie pour laquelle nous luttons et la réalité du moment se confondent dans ce sentiment de liberté. Aujourd'hui, nous n'avons plus qu'à manger, dormir et grimper demain.

2) Rencontrez Wolfie dans le train de nuit
Après avoir trouvé le Hohe Wand (la montagne locale de Vienne) couvert de neige et sans avoir grimpé un seul itinéraire, nous parcourons les 80 km jusqu'à la gare pour monter dans le train de nuit. Finalement nous nous dirigeons vers le sud. Si tout se passe bien, nous nous réveillerons à Rome le lendemain matin. Plus de pluie, plus de froid, plus de vent contraire qui nous tourmente depuis 3 semaines. Sauf que prendre le train de nuit avec deux vélos et tout le matériel d’escalade et de camping pour un voyage de 5 semaines, ça demande de la chance, beaucoup de chance.

Nous démontons d'abord nos deux vélos et les mettons dans leurs sacs (gros sacs en toile de 2kg que nous emmenons partout avec nous). Ensuite, nous emballons tous nos sacs dans des sacs Salewa de 65 litres car nous n'avons pas assez de bras pour les porter individuellement. Dans le train, nous devons ensuite trouver de la place pour les vélos qui ne peuvent pas rester dans le couloir. La seule solution est de les ranger dans l'un de nos compartiments. Pas de chance, nous devons dormir tous les deux dans la couchette restante (il n'y a aucune chance de se reposer dans le train). Nous sommes stressés, fatigués, affamés et en train de nous disputer lorsqu'un homme en costume-cravate entre dans notre compartimen.

Il regarde notre chaos et demande d'une voix neutre : Comment puis-je croire qu'il est permis d'empiler les vélos sur des couchettes ? Agacé, je réponds que nous comptons sur notre chance. Il pince les lèvres d'agacement et s'installe à nos côtés. Peu de temps après, il reçoit un appel qui semble important. Simon se lève pour fermer la porte du compartiment afin que le bruit du couloir ne le dérange pas. L'homme en costume apprécie le geste et le remercie d'un signe de tête. Grâce à ce geste, après la conversation, il nous dit dans un anglais parfait qu'il est un diplomate travaillant pour le gouvernement autrichien et qu'il est en route pour Rome pour mener des affaires à l'étranger. Pour éviter de devoir prendre l'avion, il prend le plus souvent possible le train de nuit. Pas mal pour un baby-boomer ! Cela a été suivi de trois heures de discussions passionnantes sur la mobilité durable, l'action individuelle et le rôle de la politique dans la résolution des défis écologiques. Simon et moi avons été submergés par le cours et l'engagement.

3) Une station à 1,5 km de La Severina, un beau mur avec des colonnettes et un angle d'inclinaison de 35 .
Pour atteindre La Severina, notre cinquième et dernière destination, nous avons devant nous un parcours de 160 km avec des montées de plus de 20% dans certains cas, que nous devons parcourir en vélo. Malgré notre fatigue, nous hâte de découvrir la falaise. De plus Gabriele, un grimpeur local, nous accompagnera et nous conseillera sur les meilleurs voies. Nous le rencontrons au café du coin et après une courte conversation il nous dit qu'il est venu en train et qu'il y a une gare à 1,5 km du point de départ de la marche d’approche... d'où arrivent des trains directs de Naples ! Je n'arrive pas à y croire : un village de 100 habitants dans un coin reculé d'Italie desservi par des trains directs depuis Naples ? Je regarde Simon avec étonnement : "Tous ces kilomètres si on avait pu prendre le train ?" Il rit et me rappelle que c'était un beau parcours. C'est vrai que 160 km, c'est juste un échauffement pour lui. Je soupire et je pense à l'énergie qui me manquera probablement en grimpant... Simon lit dans mes pensées et me dit qu'on peut reprendre le train et grimper un autre jour. Enfin une bonne nouvelle !

Toutes les informations sur ce bel endroit : planetmountain.com

Le résultat du voyage
La communauté du plein air a retrouvé son intelligence écologique et encourage le changement culturel vers une meilleure relation avec la nature. Upossible veut inciter les amateurs de plein air à faire le premier pas vers un nouveau type de sport de plein air. Le message que nous voulons transmettre peut être résumé en 3 points : l'adaptation est la liberté, la beauté réside dans le changement et l'action est responsabilisante.

Pour faire passer notre message, nous avons écrit une histoire qui mêle réalité et fiction, un peu à la manière d'une fable ou d'un conte pour enfants avec une morale que chacun peut interpréter à sa manière. Parce qu’il existe de nombreuses façons de s’adapter au changement climatique, de trouver la beauté du changement et d’agir en tant qu’individu face à la crise climatique .

Upossible 2024
En 2024, nous continuerons à sortir de la ville à vélo pour grimper avec Upossible lors des longs week-ends. Ce faisant, nous restons fidèles à notre mission et montrons comment la nature peut être développée de manière durable malgré les contraintes de temps d'un travail à temps plein. Ce qui est nouveau, c'est que nous nous concentrons sur l'escalade en grandes voies. Nous avons sélectionné 10 nouvelles destinations en Espagne, France, Suisse, Angleterre, Autriche, Allemagne et Italie. Dans les villes que nous visiterons, nous raconterons notre histoire pour diffuser notre message et encourager les gens à s'impliquer. Nous espérons vous voir sur la route, en falaise ou sur scène !